Oubliez les reines et les princesses.
Naëlle n’a rien de noble. Son quotidien est sombre et violent, à l’image du monstre qui vit en elle. Un monstre qui lui parle et qui est capable de la transformer en une créature terrifiante qui adore déchiqueter et dévorer les gens.
Oubliez les quêtes et les prophéties.
Naëlle n’est au cœur d’aucune d’entre elles. Elle ne dispose d’aucun texte millénaire pour la guider et elle n’est promise à aucun glorieux destin. Une seule chose l’intéresse : rester en vie et échapper aux gens qui ont attaqué sa famille et qui se sont lancés à sa poursuite.
Oubliez les héros qui s’efforcent de sauver le monde.
Naëlle n’est pas une héroïne, bien au contraire. Elle est égoïste et sauvage, avec une propension à la violence. Elle ne fait pas toujours les bons choix, elle est insolente, parfois gaffeuse, souvent impulsive, et elle entretient une relation particulière avec la mort, à l’image des grands prédateurs qui tuent sans états d’âme.
Un monstre…
C’est ainsi que Naëlle se considère.
Les années passées à fuir, traquée comme un animal, ont transformé l’enfant effrayée qu’elle était en une adolescente aussi impitoyable que dangereuse.
Seule, effrayée, rejetée… Elle a perdu son humanité.
Elle s’est égarée dans les ténèbres.
Elle a oublié qui elle est.
Elle a oublié qu’au fond elle n’est qu’une gamine meurtrie, et qu’elle ne désire qu’une chose : être aimée.
Une rencontre, une étincelle, se chargera de le lui rappeler…