Décrire un combat

Comment décrire un combat ?

Bonjour tout le monde.
 
En me baladant sur différents forums littéraires, j’ai remarqué qu’une question revenait souvent : comment décrire un combat.
 
L’une d’entre elles en particulier m’avait marqué. La personne (je la cite de mémoire) avait écrit quelque chose du genre « Comment faire pour décrire un combat entre deux personnages ? Je ne vais quand même pas écrire l’un attaque l’autre pare… »
 
Et c’est très vrai. Ce serait une mauvaise idée, sauf si l’auteur veut que son combat ressemble à une partie de ping-pong.
 
À mes yeux, avant de se lancer dans la description d’un combat, il est primordial de garder les éléments suivants à l’esprit :
  • Ce que vous voulez montrer.
  • Le style de combat.
  • Le vocabulaire utilisé.

Premier point : ce que vous voulez montrer.
 
Un combat n’est pas une simple succession de gestes, c’est une scène à part entière. Et à ce titre il faut savoir où l’on va.
 
Prenons quelques exemples :
 
Je me souviens d’un roman sur les chevaliers de la Table ronde dans lequel l’auteur parlait d’un combat ayant opposé deux chevaliers. Celui-ci avait duré des heures (voir même des jours, je ne me souviens pas bien) sans qu’aucun des deux ne parvienne à prendre l’avantage.
Il s’est finalement soldé par un match nul et les combattants sont devenus amis.
 
Dans ce cas de figure, vous imaginez bien que l’auteur ne va pas décrire chaque geste et chaque passe d’armes. Non, ce qui est important c’est la durée du combat, et le résultat, un peu comme s’il s’agissait d’un 400 mètres haies.
 
Rq : vous pouvez éventuellement parler de l’état de leur bouclier et de leur armure si vous voulez illustrer la violence des coups.
 
 
À l’inverse, si un duel oppose un expert à l’épée et un paysan qui n’en a jamais tenu une de sa vie, votre description pourra être aussi expéditive que le combat.
On peut, par exemple, facilement imaginer une feinte suivie d’une touche mortelle, ou un coup puissant qui va balayer l’arme du paysan avant de le mettre à mort (ou juste le désarmer).
 
Ce qui est important ici, c’est la brièveté du combat, sauf bien sûr si l’expert s’amuse avec sa victime…
 
Vous pouvez aussi apporter des nuances avec un débutant qui parviendra malgré tout à lui donner du fil à retordre à son adversaire.
 
Tout dépend vraiment de ce que vous voulez montrer.
 
Par exemple, dans le tome 1 de la Chronique de Naëlle, il y a un affrontement entre Naëlle armée d’un poignard et un demi-ogre tenant une énorme hache. Avec une Naëlle malade et affaiblie, à la limite de l’évanouissement.
En gros, ce combat évoquait un molosse voulant boulotter un chaton.
 
Voici ce que je voulais montrer :
L’état de Naëlle.
La supériorité physique du semi-ogre.
La ténacité et le sang-froid de Naëlle face à ce monstre.
Le fait que sans une aide extérieure, elle se serait fait tuer.
Le côté sauvage et implacable de Naëlle.
 
Cela s’est traduit par un combat rapide au cours duquel Naëlle esquive son adversaire qui chargeait sur elle comme un taureau, puis reste immobile, sonnée à cause de son état de faiblesse. Elle reprend ensuite ses esprits, juste avant que l’ogre ne la coupe en deux, et parvient de justesse à l’abattre grâce à l’aide inattendue de quelqu’un ayant lancé une lourde pierre sur le crâne du monstre.
La scène prend fin avec l’action de Naëlle qui achève son adversaire sans sourciller puis qui s’écroule en ayant brûlé ses dernières forces.
 
Comme vous pouvez le constater, nous sommes loin des fastidieuses et soporifiques attaques/parades.
 
 
 
 
Second point : le style.
 
Tous les combats ne se ressemblent pas, ne serait-ce qu’à cause des armes utilisées (ou de l’absence d’arme) et des techniques.
 
Par exemple, est-ce que l’un de deux adversaires est vicieux ? Ou très puissant ? Ou qu’il combat dans un style particulier (acrobatique par exemple) ?
 
Dans ce cas, parlez des coups portés dans le sens de la manière dont votre personnage se bat.
 
Vicieux : il peut jeter quelque chose à la figure de son adversaire, changer son arme de main juste avant de frapper, faire reculer son opposant vers un trou, un piège, etc.
 
Puissant : vous pouvez montrer que l’autre ne peut pas parer les coups qu’il reçoit (sinon son arme volerait en éclat ou son bras se briserait) et qu’il est obligé de les esquiver. S’il utilise un bouclier, celui-ci pourrait se fissurer. Les coups peuvent le faire reculer et résonner douloureusement dans son bras…
 
Style acrobatique : cela correspond à un combattant très mobile, qui esquive, bondit dans les airs, prend appui sur des éléments du décor pour sauter par-dessus son adversaire, etc.
 
 
Est-ce que l’un des combattants est un surdoué qui va esquiver toutes les attaques ?
Dans ce cas, vous pouvez mettre en évidence la répétition des esquives et l’agacement que peut ressentir son adversaire.
 
Est-ce que l’un des deux est protégé par une puissante armure ou caché derrière un énorme bouclier ?
 
Tout ceci influencera le comportement de vos guerriers.
 
Un chevalier en armure pourra avancer implacablement pour tenter d’acculer son adversaire contre un mur. À l’opposé, si votre personnage a été attaqué alors qu’il dormait et qu’il est désarmé et en chemise de nuit, sa manière de combattre sera très différente.
 
 
 
 
 
Troisième point : le vocabulaire.
 
Le vocabulaire est intimement lié à la technique utilisée, et ce point est primordial si vous voulez décrire un combat sportif, comme de la boxe, du karaté ou de l’escrime.
 
Dans ce type de situations, il serait intéressant d’adapter votre vocabulaire à la discipline concernée.
Pour la boxe, vous pourrez parler de direct du droit, d’uppercut, etc., etc. Et s’il s’agit d’un samouraï, n’hésitez pas à vous inspirer du vocabulaire provenant des arts martiaux japonais.
 
Attention toutefois à ne pas en abuser sous peine de perdre vos lecteurs !
 
De la même manière, s’il s’agit d’une bagarre de rue entre deux ivrognes, vous pourriez parler de marrons, torgnoles et autres beignes.
 
En revanche, à votre place, j’éviterais de mélanger les techniques (ou l’absence de technique) avec du vocabulaire provenant d’une autre discipline.
 
Par exemple, si votre combat concerne deux chevaliers en armure et que vous êtes un expert en escrime sportive, ce ne sera peut-être pas une bonne idée de parler de fente, flèche, marche ou retraite…
Par contre, s’il s’agit d’un duel au fleuret, cela peut fonctionner.


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